La respiration Transpersonnelle
La Respiration Transpersonnelle type Holotropique : une ouverture vers soi
Origines et fondements historiques
La respiration holotropique (ou Holotropic Breathwork®) a été conçue dans les années 1970 par Stanislav Grof et sa compagne Christina Grof, dans le cadre de leur travail en psychologie transpersonnelle. À l’origine, Stanislav Grof avait mené des recherches avec le LSD (dans les années 1950-60) pour explorer les états non ordinaires de conscience. Lorsque l’usage des psychédéliques a été limité ou interdit, Grof et Christina ont cherché une méthode non pharmacologique pour permettre des explorations intérieures profondes. Ils ont élaboré une combinaison de techniques : respiration accélérée, musique évocatrice, travail corporel de soutien (bodywork), dessin de mandalas et partage afin d’induire des états de conscience modifiés avec un potentiel thérapeutique.
Le terme holotropique vient du grec holos (le tout, la totalité) et trepein (se diriger vers) : littéralement “se diriger vers la totalité” ou “aller vers l’intégrité”. Depuis, cette méthode s’est diffusée dans le milieu de la psychologie transpersonnelle et du développement personnel.
Qu’est-ce qui se (re)met en mouvement au cours de la respiration ?
La respiration holotropique active différents niveaux de la psyché et du corps, souvent au-delà de ce que la conscience ordinaire permet d’atteindre !
1. Le souffle accéléré / la modulation respiratoire
La pratique repose sur une respiration profonde, continue, plus rapide que d’ordinaire (une forme volontaire de hyperpnée contrôlée), sans pause, qui induit des variations physiologiques (modification du CO₂, de l’oxygénation, de l’équilibre acido-basique, sensations corporelles amplifiées) qui préparent l’émergence d’un état modifié de conscience. Cette modulation respiratoire peut provoquer des sensations inhabituelles : picotements, fourmillements, vertiges, tensions ou libérations corporelles, tremblements, ou autres phénomènes somatiques. Dans le cadre sécurisé du processus, ces sensations sont accueillies comme des signaux d’une dynamique intérieure en mouvement.
2. La musique évocatrice
La musique joue un rôle central : elle est soigneusement sélectionnée pour accompagner les phases de la session (montée, intensité, retour). Elle « porte » l’expérience, stimule l’imaginaire, favorise l’ouverture intérieure, résonne avec les émotions à émerger, et aide à maintenir le souffle dans une dynamique fluide. Les vagues musicales sont : d’influences spirituelles, rythmes chamaniques, musiques planantes, voire des bandes musicales conçues spécialement pour le breathwork.
3. Le travail corporel (bodywork de soutien)
Dans beaucoup de sessions, des facilitateurs formés peuvent proposer une intervention corporelle légère (pressions, appuis, contact, mouvements subtils) dans des zones de tension ou des blocages, pour aider à la libération d’énergie stagnante ou d’émotions peu exprimées. Ce travail corporel est respectueux, non intrusif, et vise à accompagner (et non à diriger) le processus.
4. L’expression artistique / mandalas & le partage (integration)
À l’issue de la phase respiratoire, les participants sont invités à exprimer ce qui a émergé à travers le dessin de mandalas ou de formes visuelles (par exemple un mandala), souvent spontanément , afin d’extérioriser le vécu et de donner une forme symbolique à l’expérience. Puis vient le sharing (partage verbal en groupe restreint) où chaque participant est libre de verbaliser ce qu’il souhaite du vécu intérieur, dans un espace de bienveillance, de respect et d’écoute.
Enfin, différents outils d’intégration (suivi, entretien post-session, accompagnement thérapeutique, réflexions, rituels) peuvent soutenir la consolidation des transformations initiées.
Les dimensions activées : biographique, périnatale, transpersonnelle
Un des apports majeurs de Grof est ce qu’il appelle la cartographie élargie de la psyché, qui dépasse la simple dimension psychologique classique pour inclure :
biographique (événements de vie, souvenirs, traumatismes, schémas psychiques individuels),
périnatale (liée au vécu prénatal, à la naissance, aux matrices périnatales – Grof évoque quatre matrices périnatales) ;
transpersonnelle (expériences archétypiques, symboliques, mystiques, universelles, d’unité, de connexion avec le cosmos ou l’invisible). Ces états non ordinaires peuvent amener des visions, des scènes de vie, des symboles, des archétypes, des ouvertures spirituelles ou transformatrices.
La dimension thérapeutique et de transformation
La respiration holotropique est une approche expérientielle : ce n’est pas d’abord une thérapie verbale, mais une invitation à plonger dans l’expérience et à laisser émerger ce qui veut se manifester.
Voici quelques effets thérapeutiques souvent observés :
- ▪Libération émotionnelle : colère, tristesse, peur, tristesse refoulée, tensions psychiques.
- ▪ Perception et retrait de blocages intérieurs (énergiques, émotionnels, corporels).
- ▪ Éclaircissement de thèmes psychiques ou symboliques, insights puissants.
- ▪ Transformation d’un regard sur soi : plus de cohérence, d’acceptation, de reliance à des dimensions plus grandes.
- ▪ Diminution du stress, de l’angoisse, des schémas répétitifs.
- ▪ Effet somatique : détente profonde, relâchements corporels, remontée de sensations anciennes, nettoyage intérieur.
- ▪ Approche spirituelle : ouverture de conscience, sens du sacré, expériences de « plus grand que soi ».
L’importance de l’intégration
une expérience intense, si elle n’est pas accompagnée (par le suivi, la réflexion, l’accompagnement), peut rester isolée. L’accompagnement post-session est ainsi essentiel pour consolider les bénéfices d’une séance de respiration.



















